Vitalité des porcelets à la naissance Un bon indicateur pour évaluer le statut du porcelet

La vitalité du porcelet est bien corrélée au profil du sang de cordon, et lorsqu'elle est associée à la présence de méconium, à l'intégrité du cordon ombilical, au rang de naissance et au poids vif. (© Terre-net Média)

La prolificité des truies n'a pas que des atouts : le revers de la médaille est que cela conduit parfois à l’obtention de porcelets affaiblis, en particulier lorsque la mise-bas est longue. Dans ce cas, les cas d’hypoxie sont fréquents et engendre une limitation de l’apport d’oxygène. Le résultat est que le porcelet développe un métabolisme anaérobique « générant une modification du profil des métabolites sanguins » détaillait Audrey Giraudo (Lallemand) à l’occasion des Jrp 2011 à Paris.

Relation entre vitalité et profil sanguin

 

Les résultats en bref Les porcelets de faible vitalité présente : un niveau plus élevé en glucose, phosphore, calcium, urée ; un niveau plus faible en bicarbonates. « Nous avons observé que la concentration en glucose et potassium augmente chez les animaux du dernier tiers de la portée, ce même tiers où sont d’ailleurs souvent reportés davantage de porcelets faibles », notait Audrey Giraudo (Lallemand) à l’occasion des Jrp 2011 à Paris. Pour les grandes portées (≥16) ainsi que chez les porcelets légers (≤1 kg), la teneur en potassium est réduite tandis que celle en sodium est augmentée. « Les porcelets avec un cordon ombilical intact ont affiché des niveaux de potassium, glucose et urée plus bas qu’en cas de cordons rompus, les valeurs restant intermédiaires pour les cordons torsadés », précisait également la scientifique. Enfin, la présence de sang sur la peau à la naissance est associée à des niveaux plus élevés en urée, créatinine, calcium, glucose et plus faibles en sodium, chlore et bicarbonates. La présence de sang présuppose donc d’une plus faible vitalité comparativement aux porcelets ne présentant pas de sang sur la peau à la naissance. À l’inverse, chez les porcelets avec du méconium, « la teneur en urée était réduite et celle en protéines totales accrue par rapport au sang des autres animaux ».

La société, en partenariat avec l’École nationale vétérinaire de Toulouse a donc lancé une étude visant à mettre en évidence les relations entre le statut des porcelets à la naissance et leur profil sanguin.
L’expérience a porté sur un suivi à la mise-bas de 70 truies Nucléus issues d’un élevage breton de 400 truies hyperprolifiques.
Les chercheurs ont prélevé du sang ombilical chez 195 porcelets, dont 7 mort-nés.
Au préalable, les porcelets avaient été notés vis-à-vis de leur vitalité sur la base de l’échelle de Baxter établie en 2008, l’observation étant faite dans les 15 secondes suivant la mise-bas :

 

• Vitalité 0 : le porcelet est un mort-né ou a été réanimé ;
• Vitalité 1 : le porcelet reste dans la position à l’expulsion et respire ;
• Vitalité 2 : le porcelet se positionne sur le ventre et bouge la tête ;
• Vitalité 3 : le porcelet est actif et/ou va chercher à se mettre debout.

À noter que des informations comme le poids vif, la présence ou l’absence de méconium, la présence ou non de sang, la qualité du cordon, la position à la naissance et le rang de naissance ont également été enregistrés.

Bonne corrélation

L’analyse de l’ensemble des informations recueillies lors de cette étude a permis de montrer que la vitalité du porcelet est bien corrélée au profil du sang de cordon et lorsqu’elle est associée à la présence de méconium, à l’intégrité du cordon ombilical, au rang de naissance et au poids vif.
Il y a donc bel et bien un lien entre la vitalité du porcelet notée dans les 15 mn après la mise-bas, et les métabolites sanguins. La notation de la vitalité selon l’échelle de Baxter est donc un bon indicateur. Cette donnée est d’ailleurs « confirmée par le profil sanguin du cordon ombilical ». Ainsi, une faible vitalité est généralement signalée chez les petits porcelets, également plus sujets à souffrir d’hypoxie.

Par ailleurs, une teneur basse en bicarbonates et des niveaux élevés en glucose et potassium constituent également de bons indicateurs d’une anoxie utérine au cours de la mise-bas. « En effet, le bicarbonate, servant de tampon sanguin pour rétablir l’équilibre acide/base, est très lié à un état d’acidose métabolique tel que généré par le manque d’oxygène. »

Pour aller plus loin Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.